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Evenements
2 décembre 2008

Stage en Bourgogne - octobre 2008

 

Retrouvez toutes les photos du stage dans l'album de photos "stage en Bourgogne"


 

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C’est sur la Bourgogne...
que l’association a mis le cap pour son premier « week-end camp » et plus particulièrement sur le village de Lugny, dans une ancienne chartreuse entourée d’un immense domaine au feuillage pourpre et aux plaines de givre vert en ce milieu d’automne. Il y avait même une petite mare où nageaient deux énormes carpes, saluées chaque matin comme deux oracles. Un lieu de sérénité idéal pour des pratiquants désireux de consacrer tout leur week-end à l’exclusivité de la pratique !

 

 

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« Le silence fait aspirer l’air pur à pleins poumons »

 

Nous n’avons pas tardé à nous trouver un Dojang naturel où pratiquer, et… à deux étages ! Un rectangle de verdure bordé de pierres, deux escaliers et une très longue allée.

Le premier matin d’entraînement commence à travers la brume qui se lève progressivement. Bien emmitouflés, nous rejoignons la haute allée de notre  Dojang tout trouvé, accompagnés par l’unique écho du léger craquement des feuilles sous nos pas, d’un air vif et vivifiant, mais aussi d’un soleil blanc qui découpe déjà le paysage pour y libérer quelques rayons.

Il est 9h - Nous nous disposons en demi-cercle pour enchaîner les exercices des Moo Pahl Dang Khum, destinés à la maîtrise et à l’amplification respiratoire ainsi qu’au renforcement énergétique. La répétition de ces mouvements plusieurs fois active en douceur notre organisme. L’air s’épanouit en tonicité interne.

 

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De retour à la chartreuse, nous prenons des forces pour le reste de la matinée. Fabrice se demande encore en souriant à quelles épreuves il va bientôt nous soumettre…

11h - il décide de nous donner des maîtres muets sur lesquels nous allons pouvoir aiguiser nos « sudo » (tranchant de la main) : les pierres d’un muret. Nous avions fait l’expérience de la résistance du bois avec les casses de planches, nous allions éprouver la dureté avec la pierre… Tous alignés en position de casse, nous ployons tout le corps jusqu’à l’impact et nous trouvons alors dans cette densité intraitable, à la fois l’ivresse d’une sensation mimétique et un nouveau motif douloureux d’humilité. Kyum Som.

11h30 - Le soleil a largement déployé tous ses feux à présent et se réfléchit en flaques blanches sur nos doboks.

Nous sommes remplis d’énergie, nous poursuivons donc l’entraînement par un travail de concentration sur les formes (hyungs) en cherchant sur le sol irrégulier plus de stabilité. Nous insistons sur les principes de notre pratique avec l’impression que la nature encourage nos efforts : libérer les hanches, caler le souffle sur le rythme du combat imaginaire, puiser la force et la rapidité dans le danjon, centre de l’énergie, et non dans une crispation des muscles…

Avant la pause déjeuner, nous achevons ce premier cycle matinal par un travail à deux, face à face, avec des attaques et défenses codifiées, puis Fabrice ajoute ensuite quelques variantes dans une optique de combat.


 

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Contre toute attente, nous résistons brillamment à la pente naturelle de l’assoupissement qui suit un copieux repas pour nous diriger, vaillants, vers le lieu de notre perfectionnement.

15h - Fabrice file devant, il impose une allure soutenue, nous dérivons sur les chemins forestiers. Après le jogging de mise en jambes, les raffinements de l’échauffement se précisent : pompes, les jambes appuyées sur les balustrades en pierre, puis brouette « bourguigonne » le long des escaliers où l’on descend et remonte sur les mains pendant qu’un partenaire retient l’autre par les jambes. Moment acrobatique de mémorable vigilance !

La cadence est donnée, l’après-midi sera dynamique ou ne sera pas !

Exercices à la raquette et au bâton : développer des stratégies d’évitement, s’entraîner aux différents sauts. Travail intensif sur la technique du saut et de la rotation. Ensuite renforcement des abdominaux par des exercices de poussées.

17h - Exercices de renforcement musculaire des jambes et des bras. Il nous faut maintenir des positions assez basses et faire preuve d’endurance sur des séries de coups de poing. Yonggi et Innae !

18h - La séance s’achève sur une bonne fatigue et l’heureuse perspective d’une séance de yoga avec Géraldine. Nous courons nous doucher et enfiler des vêtements confortables pour nous glisser dans le salon où la cheminée crépite d’un bon feu. Les tapis sont installés sur le sol, l’atmosphère est très douce à l’intérieur, le soir est tombé. Nous nous laissons guider par la voix de Géraldine qui, sans nous montrer les postures, va nous décrire les mouvements à faire. Nous nous replions en nous-mêmes tout en restant extrêmement conscients de ce qui nous entoure et du fil qui nous relie tous dans cette pièce, dans cette expérience commune.

Géraldine a choisi de nous lire un passage concernant la posture en yoga mais en rapport avec les réflexions sur notre pratique martiale. C’est un extrait du Recueil de postures de

la Fédération Nationale

des Enseignants de Yoga, texte de Ysé Tardan-Masquelier : « Quelques réflexions sur le sens de la posture » :

 

« La posture est une expérience avant d'être un exercice. C'est sans doute ce qui distingue le yoga d'une gymnastique ou d'un sport, aussi excellents soient-ils. Il y a une fondamentale différence de visée : les disciplines corporelles ont pour objectif un savoir-faire, une compétence, des acquisitions, une habileté plus grande. Elles appartiennent à l'ordre de l'avoir, ce qui ne les empêche nullement de participer à la construction de l'humain et à la connaissance qu'il obtient de lui-même et de ses capacités.

 

Simplement, la posture relève d'une autre perspective. Elle vise un état. Manière de se poser plutôt que d'agir, laisser-être plutôt que vouloir-faire, elle sort du cadre des repères communs où le corps, toujours en mouvement, se porte vers un but, suit la ligne d'un désir dont il se fait l'instrument et le médiateur. Elle demande donc une révision radicale de nos habitudes existentielles : en ce sens, rien n'est moins naturel que le yoga, si par « naturel » nous entendons un rapport à soi efficace et mesurable, axé sur un résultat. »

 

Et les postures vont effectivement nous mettre en présence de cet état d’attention aux endroits stratégiques de notre corps à la recherche de l’effort « juste ».

Lorsque la séance se termine, nous prenons le temps d’en discuter, d’échanger nos impressions sur cette expérience.

 

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Vidés de toutes nos tensions, nous nous dirigeons, physiologiquement bien disposés, vers la cuisine et les préparatifs culinaires du soir…

 

Journée de dimanche

 

Dès le réveil, nous partons dans la forêt alentour pour une promenade « respiratoire » d’exploration avec une bonne cadence ; la campagne est toute perlée de givre, nous longeons de petits ruisseaux, arrivons au pied d’une plaine reposant à moitié dans la lumière puis, en redescendant, nous surplombons la chartreuse.

Sur le retour, nous reprenons les exercices de Moo Pahl Dang Khum en luttant contre le froid par l’énergie interne activée. Le corps se réveille tranquillement du souffle aux articulations. Nous rajoutons cette fois quelques exercices de Taï Chi.

Le petit déjeuner finit de nous réchauffer.

10h30 - La matinée est consacrée au travail des clés, le Hoo sin sul (self défense). Pour bien se les approprier, nous nous plaçons à tour de rôle à l’intérieur d’un cercle où chacun saisit à une main, deux mains, par les manches, devant, derrière, puis sur le côté. Ensuite, nous approfondissons les techniques standard et non standard de dégagement, de frappe aux points vitaux, de clés pour immobiliser et contrôler l'adversaire.

Démonstrations de Fabrice sur toutes les applications possibles de certains mouvements de clés.

 


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Après la pause déjeuner, nous reprenons le chemin de feuilles jusqu’au « Dojang ». Il est 15h30 - Nous nous servons d’une longue allée d’arbres pour travailler les coups de pied. Contrairement au partenaire, qui peut toujours se déplacer, et sans le vouloir nous faciliter la tâche au moment de donner le coup, l’immobilité verticale de l’arbre nous oblige à accentuer l’arrondi de la trajectoire. Nous effectuons en ce sens des séries d’aneso pakuro chagi et pakeso anuro chagi. Nous passons ensuite aux branches de sapins pour chercher de la hauteur, l’impulsion verticale. Nous exécutons alors une série de « idan » (coups de pied sautés) : aneso pakuro chagi, dollyochagi, yopchagi… 360° ! La cible naturelle nous incite à nous dépasser et l’expérience reste plutôt concluante même si la fatigue entraîne à la fin quelques contre-performances.

Un face-à-face achève ce cycle de sauts pour ajouter aux coups de pied, les défenses appropriées.

17h30 - Nous finissons par quelques précisions sur les formes et travaillons dans le détail.

Le départ approche, nous faisons des exercices de stretching, quelques photos et saluons notre Dojang pour reprendre la route dans la soirée. « Sugo ésseumnida » !

 

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Retrouvez toutes les photos du stage dans l'album de photos "stage en Bourgogne"

 

 

 

 

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